Donald Winnicott et la “mère suffisamment bonne” : une boussole pour les thérapeutes d’enfants
- Héléna Hugot
- 20 juin
- 2 min de lecture
Lorsqu’on débute en tant que thérapeute d’enfants, on est souvent traversé par une peur sourde : et si je n’étais pas à la hauteur ?
Pas assez expérimenté.e, pas assez formé.e, pas assez… "parfait.e".
Et pourtant, c’est précisément en s’éloignant de ce fantasme de perfection qu’on devient thérapeute.
C’est ce que Donald Winnicott, pédiatre et psychanalyste britannique du XXe siècle, nous enseigne à travers son célèbre concept de “mère suffisamment bonne”.
🌱 Qui était Donald Winnicott ?
Winnicott n’était pas qu’un théoricien. Il a été, pendant des décennies, pédiatre de terrain. Il a observé des centaines de bébés, de mères, de familles.
Il est l’un des premiers à avoir compris que le développement psychique de l’enfant dépend autant du lien avec la mère (ou le parent principal) que de la capacité de celle-ci à s’ajuster progressivement, sans chercher la perfection.
💬 La mère suffisamment bonne : un concept libérateur
La “mère suffisamment bonne” n’est pas celle qui anticipe tout, qui répond parfaitement, qui évite chaque frustration.C’est celle qui, peu à peu, répond de façon juste, présente, aimante — sans effacer la réalité ni s’oublier elle-même.
En laissant l’enfant expérimenter un peu de manque, un peu de frustration, elle lui permet de découvrir ses ressources internes, sa capacité à gérer l’attente, à se différencier.
💡 Trop de perfection empêche l’enfant de se construire. Trop d’absences l’empêche de se sentir en sécurité. La juste présence, elle, fonde la sécurité intérieure.
👂 Et dans la relation thérapeutique, alors ?
Ce principe s’applique aussi dans nos cabinets.Le ou la thérapeute d’enfant n’est pas une figure magique. Il est un “adulte suffisamment bon”, capable d’être présent, de contenir, d’écouter — sans chercher à réparer trop vite, ni à combler toutes les failles.
Dans la formation Thérapeute enfants / ados, nous insistons sur cette posture.Parce que les enfants n’ont pas besoin d’un.e spécialiste brillant.e.Ils ont besoin d’un adulte stable, cohérent, sincère, qui les aide à mettre du sens, à se sentir compris, à reprendre la main sur leur histoire.
🎨 Le jeu comme espace transitionnel
Winnicott a aussi introduit une autre notion fondamentale : celle de l’espace transitionnel.C’est l’espace entre le monde extérieur et l’univers intérieur de l’enfant. Là où le doudou devient confident, où le dessin devient langage, où le jeu devient soin.
En séance, cela devient :
un tapis de figurines,
une boîte à contes,
un sablier, un bac sensoriel,
ou une simple cabane faite de coussins.
Ce sont des passerelles symboliques qui permettent à l’enfant d’exprimer sans être englouti par ce qu’il ressent.
🎓 Se former pour accompagner… sans suradapter
Dans notre formation, vous apprendrez à :
adopter une posture thérapeutique juste, inspirée de Winnicott,
utiliser des médiations créatives comme le jeu, le dessin, le conte,
accueillir les émotions sans vouloir "corriger" l’enfant,
construire un cadre stable, souple et rassurant.
💡 En résumé
L’enfant n’a pas besoin de perfection. Il a besoin de vérité, de constance, de chaleur humaine.C’est aussi ce dont chaque thérapeute a besoin pour se sentir légitime.
Si ce métier vous appelle, même timidement, commencez par explorer.
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